C’est en 2010 que j’entends parler des principes source que son initiateur, Peter Koenig, a découverts au fil de ses nombreuses années d’expérience et d’observation auprès de ses clients.
Ces principes décrivent les dynamiques de pouvoir, d’autorité, de responsabilité, de collaboration et de prise de décision réelles derrière les rôles officiels dans les entreprises.
Peter me disait récemment en toute humilité qu’il n’a rien inventé puisque les principes source étaient déjà là. Il les a découverts, observés, nommés et semés à tout vent.
Quand ces principes sont suivis instinctivement ou consciemment, tous les processus de l’organisation se déroulent facilement et naturellement. Et ce, que l’entreprise soit grande ou petite.
Il est important d’identifier dans une entreprise, dans un projet, dans une équipe qui est cette source, celle qui facilite l’opérationnalisation de la vision, des valeurs, des projets et la fluidité de l’information indispensable au bon déroulement des activités de l’entreprise ou d’un projet. Malheureusement, ce concept est peu connu, donc la source est rarement reconnue en entreprise.
La source : de quoi s’agit-il au juste ?
La source, c’est un rôle. Le fondateur ou la fondatrice à l’origine d’une entreprise est toujours la source. La source globale. Mais au fil des ans, ce fondateur pourrait ne plus être la source de l’entreprise, entre autres lorsqu’un bon plan de transfert d’entreprise a été mis en place.
Ce rôle est tenu par une personne qui a la capacité de sentir naturellement ce qui doit être fait et de le communiquer avec clarté, ce qui fait dire à ses collaborateurs : « Ah ! C’est clair ! Ça a du sens ! Allons-y ! ». C’est un rôle d’éclaireur, d’aiguilleur.
La source, c’est une personne, pas deux, pas trois. Elle ne s’implique pas (idéalement) ou peu dans les opérations. Elle reçoit la vision et les idées pour tout ce qui ne cesse jamais de jaillir dans l’entreprise. La source décide de la prochaine étape pour l’ensemble, la communique et donne ainsi la direction à suivre. Elle est au service du projet et de l’entreprise, pas de son égo.
La source globale reçoit l’idée, la vision et l’essence de ce qu’il faut faire, et c’est là où elle est la meilleure. Pas nécessairement dans l’exécution. Pour ce faire, elle aura besoin de collaborateurs, d’aidants ou sources spécifiques. La source est dépendante des sources spécifiques de l’entreprise. Parce qu’elle n’est pas compétente dans tout ! Elle doit faire confiance aux autres.
Un exemple pour mieux comprendre
Prenons un exemple concret pour exposer ces rôles. Sur une ferme laitière, après un atelier sur les principes source, l’équipe a réalisé que la source globale est une jeune relève responsable de la régie du troupeau. Ce n’est ni le père ni la mère qui, eux, ont accepté ce fait en laissant leur égo ne pas intervenir dans ce constat.
Tous avaient remarqué que lorsque la source donne son opinion sur une vache, sur la solution du vétérinaire, une acquisition ou tout autre sujet, les gens arrêtent de parler pour l’écouter. C’était naturel !
Les sources spécifiques (le père, la mère, le frère et un employé-clé) ne peuvent faire un bon travail que lorsqu’elles ont compris le sens de ce qui doit être fait, c’est-à-dire après avoir senti la clarté dans les propos de la source globale de l’entreprise.
Les sources spécifiques peuvent aussi avoir de bonnes idées créatives, mais celles-ci doivent être cohérentes avec l’intuition de la source globale sinon dilution ou confusion s’installera dans l’exécution.
TROIS CARACTÉRISTIQUES DE LA SOURCE
- Elle a du flair
Elle est inspirée au-delà de la raison, elle a des idées et elle sait où elle s’en va. C’est comme si elle avait un GPS à l’intérieur d’elle-même pour trouver la route.
2. Elle est souvent dans le doute.
Le doute l’habite toujours avant d’atteindre la clarté. Ses idées jaillissent souvent sans objectif clair, comme une création à l’état pur, comme quelque chose de nouveau. Ses propos ne deviennent clairs que lorsqu’elle a fini sa période trouble d’incertitude quant au chemin à prendre avec le problème ou l’opportunité en question.
3. Elle prend des risques.
Si la source est le chef de l’entreprise, ces risques peuvent être financiers. Quand la source n’est pas le propriétaire de l’entreprise, elle prend quand même des risques. Elle ose exprimer ce qui est senti et clair pour elle, au risque de déplaire.
Lorsque la source prend des risques bien sentis, elle pourrait toutefois entendre ceci de son entourage : « tu es fou/folle ! Ça ne marchera pas ! ». Mais comme elle a la clarté sur ses idées, la source fonce pour le plus grand bien d’une entreprise.
En conclusion
Le contrôle que doit exercer la source globale est dynamique et constant. Elle sait ce qui convient et ce qui ne convient pas parmi les idées de toute l’équipe. La source doit éviter le chaos.
La création et la prise de décision appartiennent à la source globale et pourraient être appelées « stratégies » alors que l’action est prise par les sources spécifiques et pourrait être appelée « opérations ».
Alors, qui est la personne source de votre entreprise ?
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Je suis Martine Deschamps, Conseillère sénior en gestion de la relève et dynamique entreprises familiales, conférencière et auteure du livre Planifier sa retraite ou sa relève… ça ne fait pas mourir !
Prochains ateliers :
Québec : 9 juin – Atelier d’exploration des principes sources dans les différentes sources de votre vie
Belgique : 5 mai – Atelier sur la transmission d’entreprise
Pour en savoir plus :
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